Alors que 4 opposants emblématiques se sont réunis à Lubumbashi pour peaufiner des stratégies anti-Tshisekedi avant la prochaine présidentielle, Adophe Muzito est resté un loup solitaire après être entré en disgrâce avec Martin Fayulu au sein de la coalition Lamuka.
L’ancien Premier ministre de Kabila se veut toujours de l’opposition, mais souffle le chaud et le froid. D’abord, il a décidé de faire cavalier seul. Ensuite, il ne se prive pas de tirer sur l’Union sacrée made in Lubumbashi qui a vu réunir Katumbi, Fayulu, Matata et Sesanga : « Ce sont des Forges qui tirent leur légitimité de la contestation, plutôt que d’un programme alternatif« , a-t-il dans une interview accordée à la presse française.
Mais, à en croire de nombreuses sources bien introduites, après plus de 10 ans « au chômage« , Adolphe Muzito est dans une démarche pour rejoindre le pouvoir. Sauf qu’il ne sait pas y aller aussi gracieusement après avoir été l’un de plus grands critiques de Tshisekedi.
Aussi, le président du parti Nouvel Élan refuse de s’offrir gratuitement au régime comme sont en train de le faire nombreux Kabilistes.
En effet, pour entrer au sein de l’Union sacrée, l’opposant voudrait certaines garanties sur la place que lui offrirait le président congolais. Aujourd’hui, tout en étant persuadé qu’aucun candidat ne peut prétendre gagner la présidentielle seul, Muzito persiste qu’il marcherait seul et ne se retirait pour personne.
Une position tranchée prise en prélude des scrutins, question de se présenter comme un candidat qui pèse et sur qui le régime devrait compter pour faire des alliances en marge des élections à venir.
Donc, si Muzito ne réussit pas à convaincre Félix Tshisekedi à le récupérer dans son camp au cours de ce quinquennat (ce qui est le cas jusqu’ici), l’ancien Premier ministre espère tout de même compter parmi les acteurs-clés pour pencher la balance avant décembre 2023.
L’opposant sait que le chef de l’Etat congolais a plus besoin des leaders politiques de carrure nationale pour faire le contrepoids à l’opposition qui se forme à Lubumbashi. Avoir donc Muzito à l’Union sacrée, en plus de Bemba, Kamerhe et d’autres leaders, est une marche assurée vers la victoire. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’opposant est en train de monter les enchères face au président.
Mais, il est entre-temps prudent. Jusqu’ici, Tshisekedi a refusé de céder à ses charmes séducteurs. Muzito est ainsi convaincu qu’avec la CENI et la Cour constitutionnelle acquises au régime, le successeur de Kabila pourrait toujours l’emporter sans compter sur les alliances de dernières minutes. Pour l’instant, l’ancien Premier est donc écartelé entre l’opposition et le pouvoir en attendant la tournure des évènements pour décider définitivement.
Le « pas de ralliement au candidat Tshisekedi, mon parti et moi irons aux élections » récemment prononcé au micro de Jeune Afrique n’a simplement été qu’une couverture si jamais les choses tournaient mal et que Muzito aurait l’intention de rejoindre finalement ses collègues opposants à Lubumbashi.
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