Le 17 mai 1997, avec leurs bottes en caoutchouc, les troupes l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) entrent triomphalement à Kinshasa sans rencontrer la moindre résistance des Forces armées zairoises.
Le mouvement rebelle, pure création du Rwanda, se donne un visage congolais avec l’ancien maquisard Laurent-Desiré Kabila et quelques “Kadogo”, ces enfants congolais recrutés dans l’armée tout au long du parcours de cette rébellion.
Laurent-Désire Kabila va s’autoproclamer président de la République, mettant ainsi fin aux 32 ans de règne sans partage du maréchal Mobutu. Mais très vite, secoué par un sursaut nationaliste, va tenter de se débarrasser de ceux qui, grâce à qui, il a pu accéder au pouvoir.
Ce qui ne sera pas sans conséquence. Toujours prêt à s’appuyer sur des visages congolais, le Rwanda va créer le RCD. Éclate alors ce qu’on appellera la deuxième guerre du Congo. Dissout par le dialogue intercongolais qui permet au pays de se doter d’une nouvelle Constitution, le RCD deviendra un parti politique.
Mais qu’est-ce que le Rwanda a à gagner d’une démocratie en RDC ? Paul Kagame confectionne le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) qu’il confie à Laurent Nkunda… De la disparition du CNDP va naître le Mouvement du 23 mars M23. Après être défait en 2012, la rébellion renaît de ses cendres fin 2021 et s’est accaparé de trois territoires du Nord-Kivu
Vingt-six ans après, l’histoire semble statique. C’est encore et toujours le Rwanda qui agresse la République démocratique du Congo, via le M23. Si l’objectif de Kagame n’est forcément pas de renverser le pouvoir en place à Kinshasa, car il faudrait trouver plus de prétextes pour déloger des institutions démocratiques qu’autocratiques, il veuille à garder la main mise sur les richesses du sous-sol de l’est du pays l’est.
Sans négliger également ses visées expansionnistes, à en croire ses dernières déclarations à Cotonou sur les limites frontalières issues de la Conférence de Berlin.
De l’AFDL au M23, en passant par le RCD, le CNDP, le paradigme rwandais reste le même. Bien aidé par une classe dirigeante congolaise médiocre, corrompue, sans perspective, tournée vers l’auto-satisfaction et faisant de la refondation de l’armée le dernier de ses soucis.
Conséquences : vingt-six ans après, c’est à la face du monde que le pays montre son incapacité à se défendre contre l’ennemi rwandais, cherchant à gauche et à droite des soutiens militaires extérieurs. Au point de jeter naïvement entre les mains des pays de l’Afrique de l’est, plus proche de l’ennemi rwandais.
Infos.cd/ via Magzote.com
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