Le Soudan est retombé dans la guerre depuis la 15 avril 2023, après le coup d’État militaire qui a suivi la révolution de 2019. Cette guerre oppose officiellement et selon les médias occidentaux, deux généraux. Ce qui n’est pas correct.
La RDC est en guerre depuis trois décennies. La guerre de la RDC oppose le gouvernement central aux Banyamulenge (minorité Tutsi). Ce qui n’est pas aussi vraie. L’Éthiopie vient de signer un accord de paix après une guerre entre le gouvernement central et la TPLF (Tigré). La TPLF, voisin direct de l’Érythrée, revendique l’autodétermination face à l’Éthiopie.
Trois guerres par procuration et instrumentalisation des communautés ethniques. Ces guerres, en réalité, symbolisent la volonté des grandes puissances dans la lutte pour le leadership mondial. Tous ces trois pays ont en commun d’être les plus grands de l’Afrique en superficie. Le Soudan, dans sa configuration ancienne, représentait cinq fois la France.
La RDC, c’est quatre fois la France. Vraisemblablement, le plan occidental pour ces trois pays était de les découper chacun en trois États autonomes. La création de l’État du sud Soudan n’a toujours pas arrêté la soif des grandes puissances. Il leur reste le Darfour
À charcuter. Voilà qui explique la présence dans les affrontements du Soudan du général Mohammed Daglo alias Hemeti, ancien rebelle Ndjandjawid, lui-même originaire du Darfour. L’Éthiopie a connu ce dépeçage qui a donné naissance à l’Erythrée, son ancienne province maritime.
Mais cela ne suffit toujours pas. Il faut aller jusqu’à la réalisation du rêve. Voilà comment on peut expliquer la guerre qui a engagé dernièrement le pouvoir d’Addis-Abeba aux Tigréens. Le Tigré et l’Érythrée se touchent et sont en interaction constante.
Mais pour l’Érythrée qui s’est construit en s’opposant à ses voisins et en marquant les frontières, proximité n’égale pas fusion. Comme dans le cas du Soudan, les rebelles au front se présentent avec des équipements militaires lourds et sophistiqués (au-dessus des gouvernements qu’ils combattent) que l’Afrique ne produit pas. Pas un minimum de pression exercée sur le Rwanda afin qu’il arrête son aventure en RDC. La leçon est claire : pour que la diplomatie fonctionne bien, il faut que le sang soit versé
Le Katanga et le Kivu dans la ligne de mire ?
Deux espaces congolais, le Katanga et le Kivu, menacent régulièrement l’unité nationale et l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Depuis Jean Nguz, le Katanga vit sur du chantage réel d’autodétermination.
Nombreux ont pris à la légère la menace de Christian Mwando, fils de son père, maintes fois ministre et député, sur une éventuelle sécession du Katanga si, par malheur, la candidature de Moïse Katumbi n’était pas retenue par la CENI. Christian Mwando a manqué de dire que si Moïse Katumbi n’était pas élu en 2023, le Katanga cesserait d’appartenir à la RDC.
Ce n’est pas encore une rébellion comme celle du Rwanda au Nord-Kivu, mais une prise de position de la part d’un très proches de Katumbi. Ce qui rappelle la tristement célèbre milice « Bakata Katanga ». L’on sait que Moïse Katumbi n’a jamais apprécié que Joseph Kabila charcute son Katanga en quatre morceaux.
Kigali a réussi à inculquer au M 23 une fausse vérité historique sur Kanyesheza/Kibati, frontière naturelle entre le Rwanda et la RDC. Arguant que des tombes des militaires allemands sont enterrées à trois kilomètres de marche à pied pour atteindre Kibati dans la vallée de Kibumba. Le M 23 a noté ce mensonge parmi ses revendications au rang des contentieux
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